Un spectacle constitué de trois volets qu’il convient d’ouvrir un à un sur l’Italie contemporaine. Dans le premier, Ciao, papà ! une femme partage, le temps d’un étrange voyage, le même compartiment de train qu’un comédien qui a autrefois interprété son père. Dans le deuxième, Ave Maria, une jeune femme à la veille de ses noces est assassinée par erreur, chacun des protagonistes du drame témoigne. Enfin, Lido Adriatico, qui suit les retrouvailles de deux frères que tout sépare, mêle les deux procédés, plaçant le spectateur définitivement au cœur de l’action, sur le fil d’une « chronique d’un mort annoncée ».
Entre fiction et témoignage, poésie et enquête, ce triptyque débusque l’inconscient collectif d’une Italie confrontée à ses faillites morales et sociales. L’écriture précise de Domenico Carli restitue les facettes tragi-comiques de femmes et d’hommes aux prises avec une société qui entretient des liens incestueux avec le système Mafia. « Cadrant » son sujet à la manière d’une cinéaste, Anne-Cécile Moser convie les spectateurs à une immersion qui a également valeur de parcours initiatique.